In memoriam

Dominique BENARD

 

 

 

Dominique  a été un de mes compagnons de plongée dans les années  1970.

Moniteur de spéléologie puis BE, il a été un des premiers, il avait doublé sa compétence avec un BE de moyenne montagne. Domi a participé à la création du club de Barjac devenu depuis le groupe EXPLOREUR de St Privat de Champclop.

Il a été un membre trés actif de l’EFS.

Garçon discret, il possédait une trés grande pratique, passion et connaissance du milieu souterrain.

 

Je ne peux développer ici la riche vie de spéléologue de Domi, trop d’émotion et d’images……Il tenait un gite à Creyers dans la Drôme où les amoureux de la nature trouvaient un interlocuteur passionné et passionnant.

 

A Denise, son épouse, j’exprime ici ma plus vive amitié devant ce « pas possible ».

 

Joël JOLIVET

 

Je me joins à Joël pour rappeler la très grande gentillesse de Dom, son enthousiasme et son sourire qui fait chaud au coeur. IO.

 

PS : Dominique a succombé à une rupture d’anévrisme durant son sommeil, le mardi 9 juin 2009.

La crémation a eu lieu dans la plus stricte intimité.

Une cérémonie en Ardèche a eu lieu avec Denise et les amis qui ont pu venir le 22 novembre 2009 .

 

 

 Revoir Dominique expliquer le Vercors sur « Vercors TV »

 


 Jeannine Tronc Reboul

 

J’ai la tristesse de vous signaler le décès de Jeannine Tronc Reboul.(le 20 janvier 2009)

Née en 1930, elle a commencé la spéléo dans les années 50 (je crois, mais peut être avant dans les années 40).

Elle a été la première plongeuse spéléo. (et si je me trompe, elle a été une des toutes premières).

Elle a été présidente de son club, le Spéléo Club Nîmois qui avait pour président d’honneur Robert de Joly, qui n’est pas connu pour son féminisme, mais qui n’a jamais protesté.

Le SCN deviendra l’ASN en se joignant à l’Equipe Nîmoise de Spéléo  .

Beaucoup d’anciens se souviennent du Citoën de Roger et Jeannine qui les emmenait faire des sorties spéléo, proches ou lointaines.

Les dernières années, seul Roger arrivait à lui faire se souvenir de leur vie si bien remplie. Sa disparition l’a incitée à le rejoindre au plus vite.

Il n’y a pas si longtemps, elle venait aux ag du CDS avec Roger.

  

 

Jeannine à Fontrabiouse 

dans les années 70.

 

lien vers la photo entière.

 

 


 

 

 A la cathédrale, il y a eu l’hommage des pompiers.

Au cimetière, il y a eu l’au revoir de sa famille spéléo.

 

Alain Suavet : le spéléologue.

 16 avril 1948 – 12 décembre 2008.

 

   

 

Pour les périodes anciennes vous me pardonnerez mon imprécision : je ne suis dans le Gard que depuis 25 ans. Et si Alain a une mémoire redoutable, la mienne s’effiloche et prend des chemins de traverse.

 

Alain donc commence la spéléo en 1964 en rejoignant l’ Equipe Nîmoise de Spéléo. Club oublié qui pourtant eut comme président d’honneur Robert de Joly et surtout une présidente (certainement la première qu’il y ait eu) : Jeannine Tronc. Il y arrive au moment des belles premières comme la Grande Salamandre et des pompages comme Bord Nègre. En 1966, l’ENS se joint au Spéléo Club Nîmois pour disparaître et renaître sous la forme Association Spéléologique Nîmoise en commençant par le premier pompage du XXème siècle de la Fontaine de Nîmes (et oui, le premier a eu lieu 1839 !).

 

Je pourrais énumérer les premières et autres activités de l’ASN en ne me trompant guère sur la présence d’Alain, sauf pour la période où il travailla pour le BRGM qui le tint éloigné des garrigues. Et peut être pour la période où il faisait le mur à l’Hôpital d’Uzès (pour y entrer et rejoindre Annie). L’ASN qu’Alain, dernier des membres fondateurs, ne quittera plus jamais.

 

Je regrette de n’avoir pas pu mettre à exécution mon projet d’interroger Alain précisément sur les explorations de Méjannes, des Gorges du Gardon, de l’Uzégeois et plus loin du causse de Blandas avec le dictaphone acheté pour l’occasion. Mais il repousse toujours car il a bien le temps.

Aussi, je me contente de citer pêle-mêle le travail de forçat et de franche rigolade qui a permis d’élever le refuge de Saint Maximin, siège de l’Ecole Gardoise de Spéléo et centre des stages du Gard. Et surtout, grand lieu de week-ends et rencontres de l’ASN d’ une époque qu’Alain regrette. La topo de Bord Nègre avec Guilhem Fabre, les chutes de pierres dans l’Agas, la boue collante, la soif, les pannes d’éclairage et les égarements dans l’aven de Rogues, les mystères des phosphatières de Saint Maximin….

On peut lui demander des renseignements sur tous les vieux trous oubliés du coin. Il est rare qu’il ne puisse répondre, ne serait ce qu’en citant ceux qui avaient fait la première, (et quand).

 

Pour les responsabilités, je crois savoir qu’il a été au moins  trésorier et président de l’Association Spéléologique Nîmoise. Il a fait partie de ceux qui ont créé les secours spéléo du Gard, puis le GASS30. Il a été un des premiers responsables ASV (ASsistance aux Victimes) et a mis en place le matériel. Il a aussi collaboré avec la CoMed (Commission Médicale de la FFS).

Il a été  Secrétaire Général du Comité Spéléo Régional Languedoc Roussillon de 1992 à 1996, puis membre du cd, et maintenant il en est le président adjoint.

Le Comité Départemental de Spéléologie du Gard (CDS 30) l’a eu comme Vice Président de 1994 à 1996, Président de 1996 jusqu’en 2004 où, un peu fatigué, il se met en retrait et « se contente » d’assumer le poste de Président Adjoint. Nous lui devons une vie dynamique au CDS, son soutient lorsque l’on veut faire quelque chose, par exemple la création du site du CDS, alors qu’il était plutôt allergique à l’informatique –ça commence à s’améliorer (depuis qu’il a eu un ordinateur pour ses 60ans, le 16 avril 2008)-, la création de l’Ecole Départementale de Spéléologie du Gard qui permet d’envisager un retour de jeunes spéléo, de ses actions pour Natura 2000 et pour la gestion des Gorges du Gardon, de son rôle de conciliateur pour l’aven Noir, qui lui a permis de le faire visiter à pas mal  de spéléos du Gard,  et surtout d’excellentes relations avec nos instances de tutelle, Jeunesse et Sports, Conseil Général….

 Depuis 2000, il est grand électeur aux ag de la FFS.

J’en profite pour transmettre les condoléances de la Fédération Française de Spéléo et de son comité directeur. La présidente, Laurence Tanguille ainsi que deux de nos anciens présidents Bernard Lips et Claude Mouret ont écrit, mais les délais étant courts, leurs lettres n’arriveront que plus tard.

 

Alain peut être fier de sa vie.

Et il l’est !

Il est fier de ses découvertes, de ses blagues, de ce qu’il a fait pour la spéléo, de ses coups de gueule (qu’il trouve justifié –sauf que quelquefois il est le seul), des médailles obtenues pour ses ami(e)s, de son travail, et plus récemment de ce qu’il fait à Saint Quentin.

Il est surtout fier de sa famille et en particulier de ses deux filles Nathalie et Frédérique, qui je crois l’épatent. Et s’il ne leur dit pas, ce que je soupçonne, tous ses amis sont au courant.

 

Il est content d’avoir enfin reçu la médaille de Jeunesse et Sport qui reconnaît officiellement tout ce qu’il a fait pour la spéléo.

Et il est ravi de pouvoir consacrer un peu de temps à Thomas, Kylian, Chloé et Eliott, ses petits  enfants.

 

Comme je n’ai pas eu le temps de finir, comme conclusion, je vous lit le texte très poétique et qui convient que Michel Meilhac, (président du GRES du Vigan, ancien président du CDS 30 et de la Région Languedoc-Roussillon) a écrit pour lui.

 

 

 

 

Le 16 décembre 2009.

Isabelle Obstancias.

Vice présidente du CDS 30

Membre du comité directeur de la FFS.

 

 

.

 

 

 

 

PS : il est vrai que ma mémoire me joue des tours : Jeannine Tronc était présidente de Spéléo Club Nîmois, et non de l’ENS. Pour mon excuse, ils sont tous devenus ASN.

 

 


 

Claude Pieyre

 

 

 

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C’est avec beaucoup de tristesse que je vous apprends le décès de Claude Pieyre. 

Depuis 30 ans Claude a été un pilier incontournable de notre club.
Jusqu’à la fin Claude a été présent à nos cotés. 

Dernièrement, il a été un élément moteur indispensable qui, grâce à son ingéniosité et sa disponibilité,

 nous a permis les grandes découvertes de Brun-Bez -Les Calles. 

                                                 

Xavier Meilhac

 

 le 9 décembre 2007.

**********************

 

 

 

 

À Claude mon ami, à titre personnel et au nom des spéléos,

 

Nature de l’amitié :

« Rendre visite au faux ami

exige un grand détour,

bien qu’il habite sur la grande – route.

Mais le chemin est court,

qui mène à l’ami vrai,

bien qu’il loge au loin. »

 

C’est ce que disent les vikings dans leur HÁVAMÁL.

 

Nous sommes de vrais amis, même ceux qui logent à proximité, nous nous rencontrions sans détours.

Malgré ton départ, où que tu te trouves, le chemin de la pensée te rejoindra au plus vite pour que le souvenir de ta personnalité de cévenol, rude et convivial, nous reste en mémoire.

Je savais aussi ton rayonnement : beaucoup de gens m’ont demandé de tes nouvelles.

Comme tes proches et les miens aussi, ils étaient très peinés de la situation.

J’ai eu quelques compagnons de route aventureux, tu es celui avec lequel j’ai partagé la plus longue période d’enthousiasme dans la recherche et l’exploration du monde souterrain.

Ton implication bénévole, ta compétence technique géniale et reconnue de tous, nous ont souvent soulagés quand des problèmes se présentaient.

Jusqu’au bout, il y a quelques jours, tu t’investissais encore dans nos dernières découvertes.

Pour nous tu resteras toujours «la marmite», pas celle qui hélas, n’a pas pu nous livrer le secret de la potion magique qui aurait pu te permettre de rester en nôtre compagnie.

Partageant la douleur de ta famille, tous, amis, spéléos, voisins, nous te disons au revoir car c’est incontournable, nous te rejoindrons dans cet univers un jour ou l’autre.

Puisse faire que nous rencontrions les mêmes plaisirs que nous avons consommés ensemble ici bas, voire très bas.

 

 

Ton ami Michel

 

Michel Meilhac, le 9 décembre 2007

des photos de Claude

La crue du 19 octobre 2006 à Bez

Exercice secours régional des 14 et 15 octobre 2006, dans le gouffre de Matte Arnaude (Aude) avec son hôtel particulier

Exercice secours régional à Hures, Lozère, les 20 et 21 octobre 2007

 

  Claude aux Campels, en train de remonter les seaux, le 12 avril 2003
   

 

      


 

Fernand Valladier. 

  

  

                                      Tonton Fernand

 

J’écris ces quelques mots en hommage au personnage qu’il était sur cette terre où il avait choisi de vivre et  de se donner a ses passions.

  

Nous nous sommes connu grâce à la Société Bagnolaise de Sciences Historiques et Naturelles à laquelle tu participais et que tu animais.Tu nous a rejoins dès 1971 et tout de suite tu as su communiquer avec cette bande de copains, d’adolescents intrépides que nous étions. Avec eux tu vas découvrir le monde souterrain que tu ne connaissais pas. Jacques Klein, Claude Guintrandy et toi, vous êtes les adultes qui participez directement à la construction de la Spéléologie Bagnolaise et vous gérez le club, la structure.

Tu participes aux premières découvertes sous  le plateau de Méjannes le Clap et plus particulièrement dans le secteur de Montclus où tu réalises désobstruction, topographie et tes premières photos souterraines. Naturellement au fil du temps tu nous associes à tes premières passions que sont l’archéologie, la paléontologie et la géologie .Tu nous intéresses à la culture souterraine : minutieusement aux travers des éboulis, de la boue, nous trouvons et reconstituons des crânes d’ours, de cerf et quelquefois des poteries néolithiques. Tu étais un peu notre scientifique.

 

Au cours des ans, les membres du club changent mais toi tu restes à les accueillir, à les former. Aux débutants tu transmets le goût et l’envie de vivre cette spéléologie qui pour beaucoup deviendra leur passion.

 

Au retour des explorations nous passions chez toi, dans cette demeure que tu avais restaurée pierre par pierre et, regroupés dans une pièce, tu nous faisais déguster tes différents miels, nous en parlions comme de la dernière vendange. Mais avant de passer le seuil de ta porte comment ne pas s’arrêter pour la énième fois dans cette salle voûtée « ton musée » où tes fossiles, minéraux, silex, pointes de flèche, hâches polies, poteries néolithiques reconstituées égayaient les étagères. Et avant d’entendre le cliquetis de la porte se refermer nous nous devions d’un geste souple saluer cette chauve souris, accrochée dans un coin, que tu avais su apprivoiser.

 

Tu étais également une figure populaire de la géologie gardoise puisque que tu as donné ton nom à une ammonite géante que tu as découverte sur la commune de Fontarèche. C’est aussi avec passion que tu transmettais information et savoir. En spécialiste tu creusais le sujet choisi avec détermination et tu aidais celui qui s’y intéressait à mieux le maîtriser.

 

Tant de moments exceptionnels passés ensemble, de joie de vivre, de bonheur des moments simples comme un peu ta vie et des galères où l’on découvre les vrais valeurs de ses amis, celles sur lesquelles on peut compter malgré le temps, … de ces qualités dont bien des personnes pourraient tirer leçon.

Fernand aujourd’hui nous a quitté et nous nous sentons un peu orphelins, mais nous sommes fiers d’avoir eu le grand privilège de vivre une passion commune pendant 35 ans. Nous avons tous un peu de Fernand dans notre vie et notre cœur. Aussi promettons nous de garder cette mémoire vivante en chacun de nous.

 

Les odeurs et parfums des beaux jours sur le karsts sont là, le silence minéral nous enserre, les ruisseaux souterrains toujours aussi limpides, s’écoulent vers l’inconnu.

 

Chut ! Tonton Fernand est parti, il continue, il explore.

 

                                                                                                      Jean-Denis Klein.

Fontarèche, le 28 octobre 2006.

 

 

   Fernand Valladier et Jacques Klein

  

  

Bibliographie   (incomplète)

– Père Gabriel Conte (1997) : « Parahoplites melchioris Anthula, variété transitans Sinzow » découverte d’une espèce index d’ammonite dans l’Aptien du Gard. Bull. Société d’Etude des  Sciences Naturelles de Nîmes et du Gard. 1997 – tome 61, p 67-71.

Des précisions sur le Gargasien de la vallée de la Tave, grâce à la découverte, par Fernand Valladier, d’un exemplaire d’ammonite.

 

– Gabriel Conte (1985) : Découvertes d’Ammonites du Gargasien dans les « grès et calcaires à discoïdes et à orbitolines » du synclinal de la Tave (Gard, France). Géobios n° 18, fasc. 2, avril 1985, p 203-209.

Cet article présente, entre autres, une nouvelle Ammonite : la Pseudoaustralicéras valladieri nov.sp., découverte par Fernand Valladier, et qui lui est dédiée.  « Ces Tropaeum et Pseudoaustraliceras, connus principalement en URSSméridionale et en Afrique sud-orientale, sont signalées ici pour la première fois. Ils confirment l’unité faunistique du domaine mésogéen au Crétacé inférieur. »

 

 

J’ai la tristesse de vous annoncer le décès de Fernand Valladier. (janvier 1926 – octobre 2006)

Fernand était, depuis déjà quelques années, le président d’honneur du GSBM.

En 1971, lorsque les jeunes, ils avaient entre 14 ou 15 ans, de Bagnols avaient voulu faire de la spéléo, trois adultes se sont impliqués directement dans l’histoire. Jacques Klein comme papa des deux des jeunes, Claude Guintrandi qui reprit pour l’occasion son casque de spéléo et Fernand Valladier, membre de la Société Bagnolaise de Sciences Historiques et Naturelles, passionné de préhistoire et paléontologie. Tous les trois ont créé le Groupe Spéléo Bagnols-Marcoule, l’ont structuré et l’on accompagné, aidé, soutenu tout au long de leurs vies.

Fernand a découvert avec enthousiasme la spéléo avec les jeunes, et en a profité pour leur faire découvrir ses liens avec l’archéologie et la géologie.

Au cours du temps, discret, mais toujours présent au club, il a su accueillir les nouveaux, les former et leur donner envie de vivre cette passion pour la spéléo.

 

Son amour pour les fossiles ne s’est pas démenti et lui a même permis d’acquérir une sorte d’éternité avec sa découverte à Fontarèche de la Pseudoaustralicéras valladieri nov.sp. qui lui est dédiée.

Il était toujours prêt à discuter et à aider ceux qui le désiraient.

Il y a quelques années, il a donné sa collection de fossiles, de silex taillés et de poteries néolithiques à la commune de Fontarèche pour qu’elle puisse faire un petit musée afin que chacun puisse facilement en connaître son passé.

Fernand est parti explorer d’autres contrées, mais son grand sourire et sa gentillesse nous accompagnent toujours.

Isabelle Obstancias.

Extrait du cr du cds 30 du 6 novembre 2006

 


Georges Vaucher.    

 

 

 

    Né le 29 septembre 1900 à Fleurier (canton de Neuchâtel) en Suisse, décédé dans la nuit du 7 au 8 juin 1982 à Mialet (Gard).

  

Depuis l’enfance où avec son frère Marcel il rampait dans les grottes de l’Areuse (Jura suisse), Georges avait gardé l’amour du monde souterrain. Les hasards de l’existence l’ayant amené dans les Cévennes, la visite du vieux Trabuc en 1926 réveilla cette passion. Il s’exerça en solitaire ou avec quelques bonnes volontés dans Trabuc et dans d’autres cavités de la région. En 1945 il s’attaqua avec deux de ses fils, Marc et Olivier aux désobstructions derrière le Trou du Vent franchi en 1935. La première est belle mais ils s’arrêtèrent au pied d’une escalade difficile.   
 

au temps de la désobstruction, avec Marc et Olivier

 

 

   

En 1945

Robert de Joly (2ème à gauche)

Le 5ème devant est peut être Orengo

L’avant dernier est Georges

 

Aussi ils prirent contact avec Robert de Joly qui vint avec Robert Orengo qui franchit l’obstacle. La voie des parties les plus décorées du nouveau Trabuc était ouverte. Aux deux kilomètres de Mazauric sont donc rajoutés cinq kilomètres et demi de galeries magnifiques avec une rivière dont les « 100 000 soldats » et les « couronnes de mariées » sont les joyaux. La passion d’apprendre de Georges, ses observations nombreuses et minutieuses sur la faune , la flore, la géomorphologie, l’archéologie; le conduisent à de belles découvertes. Celle de la maladie des vieilles pierres est due à ses observations sur la décomposition de certaines roches dont il apporta des échantillons au professeur Vago du laboratoire de cytopathologie de Saint-Christol.

  

Durant une trentaine d’années, Georges guida spéléologues et clients dans Trabuc.Nombreux sont ceux qui, venus de toutes les régions de France et de l’étranger pour voir Trabuc, sont revenus pour le voir, lui. Il sut si bien faire partager son enthousiasme que, dans le Gard, six clubs spéléologiques lui doivent leur naissance. Il fut le représentant de la région Languedoc-Roussillon au premier stage de spéléologie de 1952, organisé par Pierre Chevalier à la Dent de Crolles, où il fit la première des méandres Guillemin.  
Une photo de 1952 dans Jura spéléo, Georges était le « vieux » du stage.

l’équipement parfait 

(années 50/60)

    

 

 

 

 

 Membre du Service civil international,  il participa au chantier de sauvetage des inondations en Cévennes de 1958 et du tremblement de terre de Saint-Paul-sur-Ubaye en 1960. Malgré divers accidents et maladies qui le handicapaient sérieusement, Georges continua très tard à aller sous terre. A 68 ans, il remontait un puits de 100 m. à l’échelle. Une de ses dernières grandes joies spéléologiques lui fut donnée par le Club Catamaran de Montbéliard qui, en 1972, trouva la belle salle Georges Vaucher à Trabuc, et le fit participer à  la première.

 

N’oublions pas ses talents de poète et d’écrivain sensible et malicieux.

 

 

 

Isabelle Obstancias

 

Georges et sa canne, entre Isabelle et le gardien de Trabuc, dans les années 70.

Photo d’Elisabeth Fraisse.

 

Une autre photo de Georges en 1979, sur le site du SCG.

    

Principales publications :

 

 

– 1956 : La grotte de Trabuc. Annales de Spéléologie 

             1956 -2, p 79-83.

– 1964 : Sous cette Montagne. 252 p.

– 1973 : Sous cette montagne, seconde édition, 

            avec la topo de la SCSP 

– 1977 : Méandres sauvages. Ed. La Braconnerie 

            (souvenirs d’enfance)

 

 
 

Georges trouvait très vivante et réaliste

la façon d’Andrée Cholet de dessiner la première du couloir Francine

   

 

 

 Il était :

Membre de la Société Spéléologique de France (n°156), puis de la Fédération Française de Spéléologie, dont il fut membre d’honneur.

Président d’honneur de la Fédération Gardoise de Spéléologie (Comité Départemental de Spéléologie du Gard) et président d’honneur de la Société Cévenole de Spéléologie et de Préhistoire d’Alès.

Président d’honneur du Spélo-Club de la Gardonnenque d’Anduze.

Correspondant de la Société Suisse de Spéléologie.

Membre de la Société Préhistorique de France.

Membre du Club Cévenol.

Chevalier du mérite sportif.

Médailles d’argent et de bronze du mérite civique.

Médaille de la ville d’Alès.

 


Et ailleurs

 

 

Noëlle Chochon

 

 

 

Camping-voyages-Plein Air, juin 1955.

Elle est née en 1928.

 

Noëlle est avant tout  une spéléologue et une exploratrice.

 

Elle fait partie en 1947 des membres fondateurs du Club Martel de Nicedont elle fut, entre autres, la secrétaire générale et la vice-présidente.

Elle a participé à de très nombreuses explorations (et ici il s’agit de premières !), y compris celle où elle est citée explicitement (ce qui est plus que rarissime) comme chef d’équipe lors de la découverte de la Rivière des Pieds Humides à Piaggia Bella.

 

Elle est la troisième à être membre du comité directeur de la Société Spéléologique de France – composée principalement d’individuels à dominante scientifique- après Maud Ertaud Guérin et Charlotte Henry La Blanchetais qui en furent membres de 1958 à 1960.

Noëlle fut non seulement élue, mais fit partie du bureau comme secrétaire adjointe.

Elle était aussi représentante au Comité National de Spéléologie – composé de clubs-.

 

A partir de 1963, à la création de la Fédération Française de Spéléologie, elle se présente et est élue à de nombreux comités directeurs, soit comme représentante des clubs, soit à titre personnel. Elle fit partie de bureaux somme secrétaire adjointe. Elle fut aussi longtemps responsable de la commission des prix et de celle des congrès et colloques.

Elle a organisé le passionnant Congrès de Grasse en 1976. 

 

A partir de 1963, à la création de la Fédération Française de Spéléologie, elle se présente et est élue à de nombreux comités directeurs, soit comme représentante des clubs, soit à titre personnel. Elle fit partie de bureaux somme secrétaire adjointe. Elle fut aussi longtemps responsable de la commission des prix et de celle des congrès et colloques.

Elle a organisé le passionnant Congrès de Grasse en 1976.

Elle a été déléguée régionale Provence-Alpes-Cote d’Azur.

Elle a été déléguée départementale des Alpes Maritimes, créatrice du Comité Départemental de Spéléologie des Alpes Maritimes (CDS 06), et sa présidente durant de nombreuses années.

(« J’ai même été responsable des secours. Mais c’était parce que j’étais la seule à avoir le téléphone » NC. Et modeste !  NDLR)

Elle a reçu la médaille d’or de la Jeunesse et des Sports en 1977 (bronze en 62, argent en 71).

Elle a été la seule à avoir des responsabilités départementales jusqu’en 1975, régionales et nationales jusqu’en 1979.

Elle a gardé la plupart de ses responsabilités jusqu’aux années 80.

 

Congrès de Grasse1976. Spelunca Memoires n°9.

  

Dans le chapitre « des abîmes et des hommes » de « Grottes et abîmes », paru en 1966, Pierre Boulanger dresse la biographie de 135 personnes. Très féministe pour l’époque, il cite 16 femmes, dont 6 sont citées en titre d’article (après leur mari, comme il se doit. Et beaucoup sont oubliées comme Lucette Rouire). Seules Maud Ertaud Guérin et Noëlle Chochon ont droit à un article personnel. Et encore Maud a droit à «femme de » et « sœur de » alors qu’elle a bien commencé toute seule. Donc Abel est le seul a être le « frère de »….

Voici un extrait :

« Noëlle est une Niçoise.

Membre fondatrice du club Martel, a participé à toutes les grandes campagnes de ce club niçois : découverte et exploration, entre autres, de l’aven Cresp (Caussol), de l’aven des Frégattes (Levens), de la grotte des Trois Jean (Aiglun), de la Baume Obscure (St Vallier), etc.

Spécialisée en préhistoire et en colorations de rivières souterraines

500 explorations environ à son actif. Depuis une douzaine d’années fouille avec le commandant Octobon la grotte du Lazaret à Nice.

A participé depuis 1952, aux grandes expéditions du Marguareis dont un gouffre porte son nom (« il est creusé dans du marbre rose » NC).

Fut chef d’équipe dans la grotte de Piagga-Bella pour la découverte de la rivière des Pieds Humides (-324m).

Médaille d’argent de la Jeunesse et des Sports.

Nombreux articles dans la presse locale et dans les revues spécialisées.

Vice-présidente du club Martel (dont elle fut la secrétaire générale de 1951 à 1964).

Déléguée départementale des Alpes Maritimes pour la FFS, dont elle est également la secrétaire adjointe et déléguée des clubs au conseil »                                      Pierre Boulanger, 1966.

 

Pour Henri Paloc, également membre d’honneur de la FFS, il faut rajouter que Noëlle est une authentique écologiste avant l’heure.

 

Noëlle est la première et la seule femme qui ait eu des responsabilités départementales, régionales et nationale pendant une vingtaine d’années.

Alors qu’elle est une pionnière, nous l’avons toujours vu agir avec calme, gentillesse et simplicité. D’ailleurs lorsque Laurence Tanguille, première présidente de la FFS, lui a demandé si elle voulait bien nous faire l’honneur d’accepter d’être membre d’honneur de la FFS, elle était étonnée que nous ayons pensé à elle.

 

Et pourtant nous pouvons la remercier pour tout ce qu’elle a fait, surtout nous les filles à qui elle a ouvert la voie. 

 

 

I.O.

 


 

Didier, l’aventurier des rêves partagés…

 

Didier est l’homme d’un rêve, d’un rêve poursuivi tout au long de sa vie…

Déjà, enfant, il rêvait de campagne et d’animaux.

 

Puis, entraîné par un ami, Patrick Herbreteau, il va en Italie. Là, les deux aventuriers armés d’une corde découvrent la grotte aux Ours à Valériano dans le Frioul. Et c’est le début d’une passion.

Une passion que Didier  va faire comprendre et apprécier, sinon aimer, aussi bien à ses proches qu’à d’innombrables inconnus.

 

Les débuts spéléo se font à Versailles, puis au club de Jouy en Josas. Joyeuses années où Didier, son frère Claude, gagné lui aussi par l’enthousiasme fraternel, et d’autres jeunes entassés dans une fourgonnette s’évadent en bande les fins de semaine vers les abîmes franc-comtois.

 

La photo lui permet de montrer le monde souterrain caché aux autres. Et les montages diapos vont agrémenter des conférences. La rencontre des frères Jordan avec Alain Baptizet et les lance dans le film spéléo.

 

Puis c’est l’orage…

non, le coup de foudre : Fred entre dans sa vie. En guise de voyage de noces ils partent à l’aventure. En passant, ils décident d’aller voir la plus fameuse émergence d’Europe, la Fontaine de Vaucluse. C’est aussi beau, sinon plus beau que prévu et tout aussi mystérieux… Après une nuit de bivouac dans la montagne, nos deux amoureux prennent le petit déjeuner à la terrasse d’un café à Lagnes et décident de rester… un petit peu. Ce qui fait un long voyage de noces, puisqu’il n’est toujours pas fini.

 

Le club spéléo de Fontaine de Vaucluse est ravi d’accueillir des nouveaux qui vont raviver l’ardeur des désobstructions, et les espoirs de trouver enfin l’amont, les amonts, anciens ou récents,  de la fabuleuse Fontaine.

 

Une rencontre, avec Monsieur Péraudeau, va permettre à Didier de faire ce que peu de passionnés de spéléo ont la chance de faire : vivre de, par et pour sa passion. Le musée du monde souterrain devra d’abord être réalisé avant d’être géré. Là, Fred, Didier et tous les spéléos-amis-guides font partager leur passion des abîmes, la compréhension de ce milieu et surtout sa protection, si nécessaire à tous.

 

Isaline, apportée par une chauve-souris, et Thibault, dernière découverte de la Fontaine, viennent compléter l’équipe familiale toujours prête à courir de nouvelles aventures.

 

Et bientôt l’organisation par le SCFV des plongées d’engins filoguidés va aussi mobiliser beaucoup d’énergie. Claude en profitera pour apprendre à son frère, juste retour des choses, la plongée. Ce qui permettra à Didier de dire qu’il avait battu le record de la plongée la moins profonde dans la Fontaine.

 

Mais où est l’aventure ? Point de noms exotiques, de voyages au bout du monde, de records fabuleux…

 

Les spéléos le savent bien, eux qui sont les derniers vrais explorateurs d’une planète cartographiée sous tous les satellites : à notre porte, ou plutôt sous notre porte, est un monde fabuleux que peu de gens ont la chance de connaître.

 

L’aventure, les découvertes sont là, tous les jours, pour ceux qui veulent les voir. Et pas seulement sous nos pieds.

La vie est une aventure intense si on veut bien la regarder comme il faut.

Et ceux qui connaissent Didier, ont la chance de connaître quelqu’un qui non seulement vit intensément cette aventure mais aussi sait la faire partager. Avec beaucoup de gentillesse. Avec un grand respect de la nature, extérieure et intérieure, minérale, végétale, animale et humaine.

Didier, calme et sûr, en qui on peut avoir toute confiance, toujours prêt à découvrir, expliquer, à discuter, à partager. Isaline pourrait nous le dire, elle qui lui a fait partager sa passion du cheval.

Rappelez-vous, les repas partagés, surtout les petits déjeuners, où l’on discute, où l’on prend le temps de s’apprécier.

 

Didier qui sait faire partager son rêve

à Fred, Isaline et Thibault.

à sa famille.

à sa famille spéléo.

A tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer.

 

 

1950 – 2000.